Pluralité, visibilité, responsabilité : article dans la Boîte à Outil sur la désinformation

Salomé Kintz (La contemporaine, Nanterre) a dirigé le dernier volume, le #48, de la collection la Boîte à Outils, aux Presses de l'Enssib, sur le thème de la désinformation. Son titre : Décoder les fausses nouvelles et construire son information avec la bibliothèque. Pour voir tout le sommaire : https://presses.enssib.fr/catalogue/decoder-les-fausses-nouvelles-et-construire-son-information-avec-la-bibliotheque-48

[Page de couverture du livre dirigé par Salomé Kintz]

Salomé m'a invitée à participer à ce volume et je l'en remercie. Comme vous le savez, je ne suis pas du tout spécialiste de ce thème, ce n'est donc pas pour y parler d'information/désinformation que Salomé m'a fait signe, mais pour relier cette question à celle qui me préoccupe constamment à savoir : quel rôle politique la bibliothèque peut jouer aujourd'hui ? Au-delà de l'enjeu de développer des compétences en lecture et appréciation de l'information, au-delà de l'enjeu de sélectionner les bonnes ressources pour comprendre les débats d'idées, il me semble qu'il y a un autre enjeu pour les bibliothèques dans la mise en valeur de narrations qui n'ont pas d'audience dans les médias actuellement. La capacité de la bibliothèque à collecter ces narrations, son habilité à les conserver et de les classer et enfin sa volonté de les diffuser sont autant de points qui manifestent à la fois l'expertise des bibliothécaires et leur frilosité à apparaître sur l'espace public numérique. Les raisons de cette frilosité sont nombreuses et compréhensibles : position sur la neutralité, relations à la tutelle, réactions des publics, etc. Et néanmoins, ces raisons ne doivent pas être le point final de la discussion, au contraire, elles ouvrent à débattre du rôle de la bibliothèque et de son autorité, des compétences à développer chez les futurs bibliothécaires, des circuits de reconnaissance dans les institutions publiques culturelles, etc. Bref, nous n'avons pas fini d'en discuter.

Pour discuter de tout cela, j'ai donc écrit un article intitulé : Pluralité, visibilité, responsabilité : la désinformation comme une exhortation au rôle politique des bibliothèques.  Vous avez peut-être eu l'occasion de lire certains articles, dont celui-ci, pendant le confinement, alors que l'Enssib avait donné accès à tout son catalogue de publications. Si non, je suis sûre que vous trouverez bientôt ce livre dans les fonds pros de vos bibliothèques préférées. Et puis, en novembre prochain, Salomé Kintz, Valérie Robin (Bpi) et moi-même auront l'occasion de vous en parler plus en détail lors d'une présentation-conférence à la bibliothèque Buffon (Paris). A suivre, donc.

Merci encore à Salomé Kintz pour cette invitation à écrire dans son ouvrage et merci à Catherine Jackson de l'Enssib pour le suivi des BàO.

Raphaëlle